Après avoir décrit le langage (1), puis les principaux axes de pensée (2), il convient de donner une brève description des méthodes des Social Justice Warrior.

La production de règles et de normes

Aucun groupe ne fonctionne sans règle commune. Les règles communes permettent de définir qui fait ou ne fait partie du groupe. Ainsi, les personnes ne connaissant pas les règles des SJW sont montrées du doigt et ostracisées. Les règles étant établies en fonction des émotions, les personnes ne peuvent pas les déduire elles-mêmes par le raisonnement, mais sont dépendantes des SJW pour les connaître. Bien souvent, c’est en observant un individu être harcelé pour son non-respect des règles que les personnes apprennent quels comportements adopter.

Exemples de règles :

-ce qui compte quand une personne parle d’une oppression, c’est l’empilage d’oppression qu’elle subit potentiellement, et non ses arguments.

-une personne n’étant pas potentiellement victime d’une oppression ne doit pas parler de cette oppression, quelle que soit sa connaissance du sujet ou ses capacités de réflexion.

-les personnes de « race » caucasienne ne doivent pas porter de dreads ou faire de hénné

-il faut écrire « nou.e.s. » et non pas « nous »

-les émotions d’une « personne concernée » sont toujours plus importante que les arguments d’une autre « non concernée »

-il ne faut pas faire d’humour sur tel ou tel sujet

-pour s’excuser, il faut dire « je suis désolée, je n’avais pas compris que c’était problématique, je ne le ferai/dirai plus »

-il ne faut jamais comparer des oppressions, établir des liens entre elles.

-la libération de [groupe opprimé X] ne peut être que le fait de [groupe opprimé X]

-les luttes d’émancipation sont plus importantes que les autres.

 

Établissement de listes

Le raisonnement individuel et la logique ayant peu d’importance chez les SJW, il est fréquent qu’ils établissent des listes de personnes, de sites ou de blogs pour les catégoriser comme safe, ou problématique. Il existe également des listes de mots qu’il ne faut pas utiliser, des listes d’insultes acceptables, des listes de sujets sur lesquels il ne faut pas faire d’humour, des listes d’auteur à ne pas citer, etc. Ainsi, les choses sont claires pour tout le monde, et rien n’est laissé à la réflexion de l’individu.

 

Harcèlement via les réseaux sociaux 

C’est ce à quoi l’on pense le plus fréquemment lorsque l’on évoque les Social Justice Warrior. Rares sont les militant-es féministes, antiracistes, écologistes, LGBT qui ont échappé au harcèlement de la part de personnes issues de leur propre groupe militant.

Le harcèlement est particulièrement fréquent sur Twitter, le fonctionnement technique permettant à des milliers de personnes de critiquer, insulter, assaillir de remarques agressives une seule personne qui aurait laissé échapper un tweet « problématique ». La plate forme Tumblr est également un haut lieu d’activité des SJW, on peut également, dans une moindre mesure, être confronté à des SJW sur Facebook.

Dans certain cas, le harcèlement des SJW ne se limite pas au monde virtuel. Les personnes harcelées témoignent de lettres de menaces, voitures cassées, harcèlement téléphonique, etc.

 

Appel aux émotions

Les SJW manquent parfois d’arguments pour étayer leurs idées, dans ce cas, il font appel aux émotions. Pour qu’un propos soit étiqueté« problématique », il suffit qu’une personne se dise « offensée » par ce propos. Si la personne offensée cumule les possibilités d’oppressions, la faute de la personne qui a tenu les propos sera vue comme particulièrement grave (d’autant plus si la personne qui a tenu les propos ne cumule pas les oppressions).

Les émotions d’une personne justifient des déchaînements de violence envers la personne problématique.

Ex : Un humoriste met en ligne une vidéo dans laquelle il a des attitudes sexistes (voire d’agression sexuelle) avec des femmes. Sur facebook, des SJW appellent à « le pendre », « lui couper le couille », « l’empoisonner », « le battre à mort », etc .

 

Utilisation du nombre comme pouvoir :

Il est fréquent de voir des SJW se vanter de pouvoir mobiliser un certain nombre de personnes pour en harceler une seule. Les SJW adhérant généralement au principe de la communauté (regroupement de personnes en fonction de leurs caractéristiques ethniques, sexuelles, religieuses, physiques…), il est logique que des communautés des SJW réagissent comme une seule personne lors de publication de propos « problématiques » les concernant. Des ex-SJW harcelés par leurs pairs pour cause de propos problématiques ont comparé le harcèlement virtuel à « une foule de villageois armés de torches et de fourches ».

 

Recherche du moindre mot, de la moindre idée « problématique » dans toute l’oeuvre d’une personne (analyse du passé)

Les SJW remontent très loin dans les fils d’actualité de Facebook, les TL de Twitter, les blogs des personnes pour détecter le moindre propos « problématique ».

ex:en 2009, la vlogueuse féministe Laci Green a reçu des critiques pour avoir utilisé le terme « tranny » dans une vidéo. Ce terme étant dégradant envers les transsexuels, on lui a demandé de s’excuser, ce qu’elle a fait, en précisant qu’elle ne savait pas que le terme était offensant. L’affaire aurait pu en rester là, mais 3 ans plus tard, elle reçoit des menaces de SJW, toujours concernant l’utilisation du terme « tranny ». Des photos de son appartement ont été publiées, ce qui a amené la vlogueuse à demander la protection de la police, elle reçoit également des insultes du type « shut up transphobic cunt ». Encore aujourd’hui, dans les milieux militants, si quelqu’un partage une vidéo de Laci Green, il y aura forcément un SJW pour dire que « Laci green est problématique niveau transphobie »

 

Un objectif fréquent : amener les gens à s’excuser

Une importance particulière est donnée au fait d’amener la personne harcelée à s’excuser. Notons que dans le cas Laci Green, ça n’a pas amené le harcèlement à cesser. Des SJW ont réalisé des tutoriels sous forme de vidéo ou bande dessinée, pour expliquer comment s’excuser correctement selon leurs normes (voir : la création de règles et de normes). On peut envisager la pression sur les personnes pour qu’elles s’excusent comme une forme d’exercice du pouvoir, la plupart du temps, les personnes qui ont été harcelées suffisamment longtemps, par suffisamment de personnes finiront par s’excuser, peu importe qu’elles ne soient pas sincères.

 

Ostracisation des personnes problématiques

Les personnes problématiques sont exclues du groupe, ce qui peut être dramatique pour certaines personnes dont la vie sociale est majoritairement virtuelle. Une personne qui suit sur Twitter une personne problématique devient à son tour problématique, etc.

 

 

Pour conclure ces trois articles sur les SJW, il faut préciser une chose. Globalement, les idées des SJW sont de BONNES idées. La plupart adhèrent aux idées féministes, antiracistes, LGBT, égalitaristes, la plupart PENSENT être des progressistes. Cependant, si les idées féministes etc, sont bonnes, les méthodes et les systèmes de pensée ne le sont pas. Cela fera probablement l’objet d’un article ultérieur, mais l’on trouve de nombreuses similitudes entre l’argumentation et les méthodes des SJW et celles des religieux et des fascistes. C’est pourquoi, si l’on partage leurs idées mais non leurs méthodes et systèmes de pensée, il est délicat de s’opposer aux SJW, car il est très difficile de s’opposer à une personne féministe sans avoir l’impression d’être antiféministe, de s’opposer à une personne antiraciste sans avoir l’impression d’être raciste, etc. De plus, la plupart des critiques formulées à l’encontre des SJW proviennent de personnes réactionnaires qui sont contre les SJW mais également contre leurs idées progressistes (masculinistes, militants FN, etc). L’existence d’un courant réellement progressiste n’est donc pas un acquis, et doit être l’affaire de tous.

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