Social Justice Warrior (2): principales lignes de pensée

Un premier article détaille le langage des Social Justice Warrior (SJW), il est préférable de le lire avant d’aborder celui-ci.

Cet article tente de décrire les domaines d’intérêts et les grandes lignes du raisonnement des SJW. Pour les militants politiques, féministes, écologistes, antiracistes, LGBT, etc, il est important de comprendre la structure du raisonnement des SJW afin de les gérer au mieux, car ceux-ci peuvent considérablement gêner le fonctionnement d’une association, le bon déroulement d’une campagne, etc.

Les SJW adhèrent généralement à la sociologie de la domination. Leur vision du monde se structure selon l’axe dominant/dominé. Les oppresseurs et opprimés sont définis ainsi : les hommes oppriment les femmes, les blancs oppriment les non-blancs, les hétéros oppriment les homos, les musulmans sont opprimés, les cis oppriment les trans, les valides oppriment les non-valides, les minces oppriment les gros, etc.

« Les sociétés y sont moins pensées dans leur cohésion interne que comme le champ de luttes entre des instances sociales de différentes natures, politiques, économiques, religieuses, culturelles, etc., et, au sein de chacune de ces instances, entre des agents dominants et des agents dominés[…]Les agents sociaux cherchent avant tout, dans cette sociologie, à se distinguer les uns des autres et à l’emporter sur les autres en richesse, en prestige et en pouvoir. »(Encyclopédie Universalis)

Notons que les SJW ignorent parfois que la sociologie de la domination n’est qu’un modèle de sociologie parmi d’autres.

De cette vision de la structure sociale découle la notion de privilège : le dominant a un privilège par rapport au dominé : ex : le privilège blanc, le privilège mince

Une grande importance est donnée à la parole et au ressenti des dominés : il est très mal vu qu’une personne ne faisant pas partie d’un groupe défini comme opprimé s’exprime sur l’oppression subie par ce groupe, quelle que soit par ailleurs sa connaissance du sujet.

En conséquence de ceci et du fait que les SJW sont surtout actifs sur internet, on assiste à de fréquentes tentatives de connaître, de deviner l’identité d’une personne en fonction de ses propos. Exemple: « c’est sûrement un homme blanc hétéro cisgenre ».

Les SJW adhèrent à la culture de l’offense : les propos qui offensent une personne, si elle fait partie d’un groupe défini comme opprimé, sont vivement critiqués. De façon générale, une grande importance est donnée aux émotions.

En revanche, une faible importance est donnée à la réalité, aux faits : il est mal vu de tenir des propos qui relatent des choses réelles, mais qui sont considérées comme offensantes.

De même, une faible importance est donnée à la logique, la raison, la réflexion individuelle, en comparaison aux sentiments, au vécu, aux dynamiques de groupe.

La création de vocabulaire est importante (il s’agit souvent d’une adaptation rapide du vocabulaire anglosaxon) : mansplaining, whitesplaining, safe, problématique, trigger warning, shaming, check your privilege…

Les SJW utilisent beaucoup internet en particulier Tumblr et Twitter, dont le fontionnement facilite les mouvements de groupe.

Ainsi, les SJW fonctionnement en masse, organisée ou non: sur Twitter, des milliers de SJW peuvent attaquer une personne ou une organisation en quelques minutes.

Les thématiques courantes des SJW: racisme, sexisme, transphobie, fatshaming, appropriation culturelle, validisme, colonialisme, slut-shaming, classisme, homophobie,  etc

Globalement, les SJW sont une branche virtuelle de la gauche du relativisme culturel.

 

Un article ultérieur détaillera les méthodes des Social Justice Warrior.

Social Justice Warrior (1): le langage

Cet article est le premier d’une série qui s’adresse aux militants féministes, antiracistes, LGBT, etc, qui ont vu apparaître au cours des derniers mois des militants d’un nouveau type qu’ils peuvent avoir du mal à comprendre. L’émergence de plate-formes telles que Tumblr ou Twitter a en effet favorisé le développement de ceux qui sont parfois nommés « Social Justice Warrior » (les guerriers de la justice sociale), terme qui sera repris ici par commodité et abrégé en SJW. Bien que partant d’intentions louables, les idées, le langage et les méthodes des SJW peuvent être difficiles à comprendre et perturber grandement le fonctionnement des associations de luttes pour les droits des minorités. Elles peuvent également avoir des conséquences pour les individus ciblés. Pour cette raison, il peut-être utile de connaître les SJW afin de réagir de la façon la plus opportune.

Dans cette série d’articles, nous analyserons sans les critiquer le langage (1), les structures de pensée (2), les méthodes (3) des SJW.

  1. Le langage : avez-vous affaire à un SJW ?

Problématique : qui pose problème, qui est du côté de l’oppresseur. Les idées, les articles, mais également les individus peuvent être problématiques.

Safe : contraire de problématique : blog, personne,dont on est sûr qu’elle ne sera pas problématique.

Trigger Warning  ou (TW). Mot utilisés avant de fournir un lien qui a un contenu problématique (ex : TW : racisme)

***-shaming : désigne des propos qui mettent mal à l’aise une personne, souvent par rapport à son physique. Ex : fat-shaming, slut-shaming.

Personne concernée : désigne les personnes vivant une oppression. Ex : pour l’hompophobie, les « personnes concernées » sont les personnes homosexuelles.

Alliés : personnes qui sont contre le principe oppresseur mais qui ne vivent pas l’oppression. Ex:les hétérosexuels pro-LGBT sont des alliés.

***-splaining : terme désignant le fait pour une personne non concernée de donner son avis sur une oppresion. Ex : Un homme parlant de sexisme, lorsqu’il est en désaccord avec une femme, fait du mansplaning.

Personnes racisées : désigne les personnes auxquelles a été attribuée une « race » autre que caucasienne : asiatique, arabe, métis, noire…

Check your privilege: injonction donnée aux personnes considérées comme détentrices d’un privilège : évaluer ce privilège, le prendre en compte dans la relation, le discours.

D’autres termes ou tournures de phrases sont caractéristiques des SJW, on peut en citer quelques-uns : passif-agressif, first world problem, auto-éduquez-vous, comment oses-tu, policing, internalisé, etc.

Si les personnes auxquelles vous avez affaire utilisent ce vocabulaire, il est probable que ce soient des Social Justice Warriors.

Un article ultérieur tentera de décrire leurs idées, ainsi que leurs méthodes.